En effet, la consommation moyenne de viande a quadruplé en deux siècles : elle représente 85,1 kg par habitant en 2021¹. Ce mode d’alimentation centré sur les aliments d’origine animale a un impact notable sur l’environnement et la santé. Au vu des ces enjeux, il est intéressant d’apprendre que des alternatives existent et qu’une adaptation minime de nos comportements alimentaires peut déjà avoir un fort impact. Alors pour vous aider à mieux consommer, nous vous avons préparé quelques conseils.

Moins mais mieux

Pour agir en conséquence, il faut déjà comprendre de quoi sont composées nos assiettes.

Notre alimentation d’aujourd’hui est riche en graisse et majoritairement carnée

En quelques décennies, notre alimentation a beaucoup évolué. D'assiettes principalement composées de produits naturels avec une base importante de légumes/légumineuses, notre nutrition a basculé : augmentation des produits transformés, des boissons et aliments sucrés et de la consommation de viande notamment. Vous vous en doutez, ces changements n'ont pas été sans conséquence sur notre santé. L’Organisation Mondiale de la Santé (l’OMS) ainsi que de nombreuses études alertent d'ailleurs sur l'augmentation des maladies chroniques d'origine nutritionnelle telles que l'obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires et les cancers.²
C'est pourquoi il est important de comprendre un peu mieux ce que nous consommons afin d'adapter nos comportements alimentaires, pour la planète mais aussi pour notre santé !

Sans stigmatiser la consommation de viande et sans tout arrêter, il apparaît important d'adapter notre consommation actuelle : notre assiette doit pouvoir s’équilibrer au profit de protéines végétales comme les céréales complètes ou les légumineuses (retrouvez notre article sur les alternatives végétales). Nous avons toutes les cartes en main pour manger mieux et plus sainement, en réduisant notre impact sur l’environnement, mais pas nos apports nutritionnels ! 

“D’accord, je mange moins de viande, mais pour choisir, je fais comment ?”

A quels labels se fier ?

Les labels et certifications alimentaires fleurissent dans les rayons des supermarchés depuis quelques années, et de plus en plus de consommateurs se fient à leur logos. En effet, ceux-ci sont supposés attester de filières durables, mais il n’est pas toujours facile d’y voir clair dans cette surabondance d’informations.

Avant les rapports réalisés par Greenpeace, WWF et le BASIC (Bureau d’Analyse Sociétale pour une Information Citoyenne) en 2021, aucune étude n’avait analysé les impacts sociaux, économiques et environnementaux des différents labels.

Le rapport d’étude évoqué ci-dessus a permis d’identifier les labels de confiance, selon plusieurs critères liés à la durabilité (ou non) de l’alimentation. Ces critères, au nombre de 14 ont été évalués et regroupés en deux groupes de problématiques : socio-économiques et environnementales. On retrouve parmi ces problématiques : le dérèglement climatique, l'érosion de la biodiversité, la dégradations des sols, les conditions de travail, l’impact sur la santé ou encore le bien-être animal. Un score est ensuite donné à chaque groupe, ce qui a permis d'établir une classification des différents labels français pris en compte dans l’étude.

Le bio, la meilleure garantie

Tous secteurs confondus, les démarches partageant le socle de l’agriculture biologique ont le plus de potentiel d’impacts positifs : Agriculture Biologique, Bio Equitable en France, Demeter, Nature & Progrès. Le guide des labels alimentaires créé par Greenpeace explique en détail en quoi ces labels tiennent leurs promesses.

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Bien sûr, il est difficile de rentrer dans les détails de chaque critère d’évaluation, mais le rapport complet est disponible en fin d’article dans la catégorie “Pour aller plus loin”. WWF a rédigé un guide de consommation responsable dédié aux modes de production certifiés de chaque filière d’élevage pour permettre au consommateur de mieux connaître leur impact sur le cycle du carbone, de l’azote, de l’eau et la biodiversité.³ L’analyse comporte ainsi deux notes : une pour l’enjeu environnement (changement climatique, biodiversité, eutrophisation, pesticides), et l’autre pour l’enjeu du bien-être animal. Par exemple, voici le tableau de résultat pour la viande bovine :

et les classements pour les viandes les plus communément consommées basés sur ces mêmes critères :

"Les vaches à l’herbe se nourrissent presque exclusivement par le pâturage. Leur alimentation limite ainsi le recours aux pesticides, et au soja importé, tandis que le maintien des prairies nécessaires à leur alimentation favorise le stockage de carbone." Étude WFF - Viande, manger moins, manger mieux³

Dans les filières de la viande aussi, l’Agriculture Biologique (France comme Europe) est le label le plus fiable et gage de meilleure qualité. C’est donc finalement, toutes filières confondues, le plus respectueux de l’environnement, des animaux et de la santé humaine. 

On vous voit venir… le bio, ça a un prix ! En effet, ces produits certifiés coûtent en moyenne plus chers que les autres. C’est là que toutes les pièces du puzzle s’assemblent : en réduisant notre consommation de viande, nous pouvons nous tourner vers des produits carnés de meilleure qualité (et donc plus onéreux), sans pour autant augmenter la part de notre budget dédiée à l’alimentation : acheter moins, mais mieux ! Le tout en diminuant son impact sur l’environnement. Elle est pas belle, la vie ? Un choix durable d’un point de vue environnemental, éthique, social, et économique. Réduire la consommation de protéines animales à titre individuel est un levier majeur de la transition agro-écologique de l’élevage : nos comportements en tant que consommateur, c’est notre pouvoir d’action !

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Pour aller plus loin

1 - Étude de démarches de durabilité dans le domaine alimentaire - Rapport d'analyse transverse. BASIC, Greenpeace, WWF. 2022
2 - Labels alimentaires, le vrai du faux - Greenpeace, 2021‍

¹ La consommation de viande en France en 2021, Agreste, franceAgriMer, 2022
² Le programme des Monographies du CIRC évalue la consommation de la viande rouge et des produits carnés transformés, Communiqué de presse n°240, CIRC, 2015‍
³ Viande, manger moins, manger mieux, WWF, 2019